Après avoir exploré les méandres des projecteurs Lifestyle dernier cri, équipés de technologies triple laser et de designs ultra-modernes, je ressens aujourd’hui le besoin de revenir à l’essentiel. C’est dans cette optique (sans mauvais jeu de mots) que je me penche sur le tout nouveau BenQ W2720i, un vidéoprojecteur DLP LED 4K qui incarne parfaitement les valeurs du home cinéma traditionnel. Loin des balancelles et des designs disruptifs, ce modèle mise sur une approche classique, avec une optique centrée et une simplicité qui rappelle les fondamentaux du visionnage immersif.
Ce qui le distingue d’emblée face à ses concurrents laser et triple laser, c’est son utilisation d’une source lumineuse à 4 LED, une technologie qui promet non seulement une longévité accrue, mais aussi une colorimétrie riche et précise, et surtout dépourvue de tout risque de speckle. Alors, le BenQ W2720i parvient-il à concilier tradition et modernité ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble dans ce test approfondi.
Le W2720i est d’ores et déjà disponible au prix public indicatif de 1 990 €.
Le BenQ W2720i est un vidéoprojecteur DLP 4K LED XPR (comme le GP520 que j’ai récemment testé) qui s’adresse à un public varié, allant des amateurs de home cinéma aux joueurs exigeants. Ce modèle repose sur une source lumineuse à 4 LED, conçue pour offrir une luminosité constante et une reproduction des couleurs précise, avec une résolution émulée par traitement XPR de 4K UHD (3840 x 2160 pixels). Avec une luminosité de 2 500 lumens (données constructeur) et une capacité de projection allant jusqu’à 300 pouces (7,62 mètres) en diagonale, il est particulièrement adapté aux environnements où la lumière peut être maîtrisée, comme les salles de cinéma maison ou les pièces sombres.
Le W2720i dispose d’un bloc optique qui offre un rapport de projection de 1,0:1 à 1,3:1 et un zoom optique manuel de 1,3x. Ces spécificités permettent de projeter des images de 40 à 300 pouces (1,02 à 7,62 mètres), avec une distance de projection de 2,65 mètres pour une image de 120 pouces (3 mètres) de diagonale. Pour faciliter les ajustements, il dispose d’un Lens-shift vertical de ±5 % et d’une correction de trapèze 2D automatique verticale, ainsi que d’une correction manuelle horizontale.
La source lumineuse à 4 LED assure une reproduction des couleurs qui couvre 90 % de l’espace colorimétrique DCI-P3, et offre une durée de vie pouvant atteindre 30 000 heures en mode Éco. Le contraste dynamique est annoncé par le constructeur à 2 000 000:1, et l’appareil est certifié ISFccc.
Pour les joueurs, le W2720i propose un input lag de 17 ms en 4K à 60 Hz. Il supporte des taux de rafraîchissement allant jusqu’à 120 Hz en 4K (via une entrée HDMI 4K 120 Hz, avec une projection en 1080p 120 Hz) et 240 Hz en Full HD.
L’un des arguments phares de BenQ avec le W2720i réside dans son engagement en faveur d’une « reproduction colorimétrique précise et fidèle », directement dès la sortie de la boîte. La marque met en avant deux modes spécifiquement calibrés en usine : un pour les sources SDR (Standard Dynamic Range) et un autre pour les contenus HDR (High Dynamic Range). Pour rassurer les utilisateurs les plus exigeants, BenQ inclut même une feuille de rapport de calibrage dans la boîte, détaillant les résultats des tests effectués en laboratoire.
Mais BenQ ne s’arrête pas là. Le W2720i introduit une nouvelle fonction d’ajustement automatique, pilotée par une intelligence artificielle. Cette technologie analyse en temps réel les conditions de projection (luminosité ambiante, type de contenu, etc.) et ajuste les paramètres d’image pour offrir une expérience optimale, sans nécessiter d’intervention manuelle. C’est une avancée notable, surtout pour ceux qui souhaitent profiter de leur projecteur sans passer des heures à peaufiner les réglages.
Côté compatibilité, le W2720i supporte les standards HDR10, HLG (Hybrid Log-Gamma) et HDR10+. Enfin, pour les amateurs de troisième dimension, le projecteur est également compatible avec les signaux 3D, à condition de se procurer des lunettes DLP-Link séparément.
Avec ces innovations, le BenQ W2720i se positionne comme un projecteur à la fois traditionnel dans son approche home cinéma, mais résolument moderne dans ses fonctionnalités. Reste à voir comment tout cela se traduit dans la pratique.
BenQ a développé un châssis entièrement nouveau pour son W2720i, recouvert d’une texture en simili-cuir gris sombre. Le résultat est un boîtier gris sombre avec un bloc optique en position centrale. Il est équipé d’un objectif grand angle, conçu pour produire de grandes images même dans des espaces réduits. Avec son rapport de projection de 1.0 à 1.3, il est possible d’obtenir une diagonale de 2,8 mètres à une distance de seulement 2,8 à 3,7 mètres. Avec ses dimensions de 420 x 143 x 305 mm et un poids de 6,4 kg, le W2720i reste un appareil imposant.
L’objectif est entièrement manuel, avec des bagues de réglage pour le zoom, la mise au point et le décalage vertical de l’objectif (lens shift). Il est possible de verrouiller l’objectif après réglage, pour garantir une stabilité optimale même après des manipulations.
En termes de connectivité, le W2720i est équipé de trois ports HDMI, dont un avec eARC pour une gestion audio optimisée et un autre compatible 4K 120 Hz en entrée (projection en 1080p 120 Hz). Il inclut également des ports USB pour la lecture multimédia et les mises à jour de firmware.
Côté audio, le W2720i intègre deux haut-parleurs de 5 watts, suffisants pour des projections dans des espaces restreints. Pour ceux qui souhaitent une expérience sonore plus élaborée, il propose une sortie audio mini-jack (stéréo), une sortie optique (5.1) et une compatibilité eARC via HDMI, permettant de profiter de formats audio avancés comme le Dolby Atmos.
Le W2720i dispose de fonctionnalités intelligentes, mais non intégrées directement. En effet, il faut installer, sous la coque dans un emplacement spécifique, un dongle Google TV. Ce dongle Android TV QS02 intégré offre une interface complète, donnant accès à des services de streaming populaires comme Netflix, YouTube et bien d’autres. Ce modèle propose aussi un lecteur média qui permet de lire certains fichiers audio et vidéo directement depuis une clé USB ou un disque dur externe (malheureusement, il est toujours aussi peu performant et refuse de lire l’audio des codecs H264 et H265).
Enfin, sa télécommande blanche fonctionne en IR. Un petit regret, car ma préférence va aux commandes Bluetooth qui offrent plus de latitude de déplacement, mais elle a au moins le bon goût de disposer d’un éclairage bien pratique dans le noir.
Je ne m’attarderai pas sur les menus Google TV, car ils sont propres au dongle et non au projecteur. Le BenQ W2720i dispose d’une interface simplifiée qui prend la forme d’un bandeau avec des vignettes positionné en bas de l’image, ou d’une version plus classique et plus complète.
Les modes image disponibles sont les suivants : en SDR, on trouve « AI SDR, Lumineux, Cinéaste (Filmmaker), Cinéma et Utilisateur » ; en HDR, il ne reste plus que « AI HDR, HDR Cinéaste et HDR Cinéma ». Tous ces modes sont personnalisables, ce qui multiplie les options de sauvegarde. BenQ recommande d’utiliser le mode Cinéaste pour les sources SDR et le mode Utilisateur pour les programmes encodés en DCI-P3.
Les deux modes pilotés par l’intelligence artificielle sont conçus pour analyser votre environnement et adapter l’image de manière entièrement automatisée.
Pour calibrer le projecteur, tout est à la disposition de l’utilisateur. On trouve notamment un réglage de l’échelle de gris et du point blanc sur 2 ou 11 points, ainsi qu’une gestion tridimensionnelle des couleurs via un Color Management System (CMS) qui permet d’intervenir sur la teinte, la saturation et la luminosité. Il y a également des valeurs de gamma prédéfinies, des options spécifiques pour la gestion de la luminosité HDR, et bien d’autres réglages que j’oublie probablement.
Pour la gestion de la luminosité des LED, quatre possibilités sont offertes : deux modes statiques (« Normal » et « Éco ») et deux modes dynamiques (« Faible » et « Haute »). Cependant, il manque un iris ou une gestion fine de la luminosité pour ajuster précisément celle-ci en fonction de la taille de l’écran.
Le traitement vidéo est riche et regroupé en grande partie dans un menu intitulé « Cinéma Master ». On y trouve notamment une amélioration de la netteté baptisée Pixel Enhancer et un mode d’interpolation d’images actif disponible en SDR et en HDR. Grâce à un code spécifique, il est également possible de déverrouiller le menu dédié aux calibreurs ISF. Cependant, en l’état, les menus déjà disponibles sans ce code sont suffisants pour calibrer l’image du BenQ W2720i.
Par le passé, j’ai souvent été gêné par le bruit de fonctionnement et de refroidissement des projecteurs à LED BenQ, mais cela appartient désormais au passé. Le W2720i se distingue par son fonctionnement très discret : alors que le bruit résiduel de ma pièce, projecteur éteint, est de 35,1 dB, il ne s’élève qu’à 35,6 dB avec les LED en position normale. C’est une performance remarquable qui ne perturbera en rien votre expérience visuelle. En ce qui concerne le système audio intégré, il trouve rapidement ses limites, notamment en termes de saturation. Je ne peux que vous recommander de le relier à un système audio externe digne de ce nom. Après tout, la vocation du W2720i est avant tout de diffuser une image de qualité dans une salle dédiée. Chaque appareil a son rôle, et celui du nouveau BenQ, c’est clairement l’image.
Contrairement aux projecteurs laser, souvent plus gourmands en énergie, le W2720i affiche une consommation de seulement 133,7 watts en fonctionnement à pleine puissance. Cette valeur, déjà raisonnable pour un projecteur 4K, peut être encore réduite grâce au mode économique, qui fait baisser la consommation à 83,3 watts.
Cette efficacité énergétique est l’un des atouts majeurs des projecteurs LED par rapport aux modèles laser, qui nécessitent généralement plus de puissance pour atteindre des niveaux de luminosité comparables. En optant pour une source lumineuse LED, le W2720i parvient à concilier performance et sobriété énergétique, ce qui en fait un choix judicieux pour les utilisateurs soucieux de leur empreinte énergétique ou simplement désireux de réduire leur facture d’électricité sur le long terme. De plus, cette faible consommation s’accompagne d’une durée de vie prolongée de la source lumineuse, pouvant atteindre jusqu’à 30 000 heures en mode Éco.
Les amoureux de la projection DLP recherchent avant tout une image précise, où les détails sont sublimés par une netteté au rasoir. Avec le W2720i, cette promesse est tenue, et ce, de manière impressionnante. Le projecteur offre un rendu optimal, non seulement au centre de l’écran, mais également sur les bords les plus éloignés. Aucune aberration chromatique n’a pu être détectée, ce qui confirme la qualité optique de ce modèle.
Concernant la résolution 4K émulée, le W2720i a passé haut la main le test de restitution des lignes colorées et de leurs séparations blanches sur une mire spécifique. Chaque détail est restitué avec une fidélité remarquable, ce qui ravira les puristes de l’image.
J’ai également testé la fonction Pixel Enhancer 4K, censée améliorer la netteté. Cependant, après une analyse visuelle approfondie, je dois avouer que son apport reste difficile à percevoir. Son utilité réelle ne m’a pas sauté aux yeux, et je reste sceptique quant à son impact concret sur l’expérience de visionnage.
Le BenQ W2720i intègre une fonction « 24p Cinéma » particulièrement appréciable pour les amateurs de films. Cette fonction désactive les conversions à 60 Hz des signaux entrants, évitant ainsi les problèmes de judder, ce phénomène disgracieux qui se manifeste par des saccades ou des mouvements irréguliers lors des plans de caméra lents ou des travellings. Le judder est causé par la conversion des fréquences d’images, notamment lorsque des contenus filmés en 24 images par seconde (la norme cinéma) sont adaptés à des fréquences plus élevées comme le 60 Hz. En conservant la cadence native de 24p, le W2720i préserve la fluidité naturelle des films.
Si toutefois cela ne suffisait pas, le projecteur propose également une interpolation d’image, disponible en SDR et en HDR. Dans son mode le plus subtil, cette fonction permet d’éliminer les défauts de fluidité lors des mouvements de caméra tout en conservant le naturel de l’image. Contrairement à certaines interpolations trop agressives qui donnent un effet « vidéo » artificiel, celle du W2720i reste discrète. Que ce soit pour des scènes d’action rapides ou des travellings panoramiques, cette technologie garantit une fluidité optimale sans sacrifier la qualité visuelle.
L’input lag, ou temps de latence, correspond au délai entre une action effectuée sur une manette ou un clavier et son affichage à l’écran. Pour les joueurs, réduire ce délai est crucial, car il impacte directement la réactivité et la précision, notamment dans les jeux compétitifs ou rapides. Un input lag trop élevé peut rendre l’expérience de jeu frustrante, voire ingérable. Avec le BenQ W2720i, mes mesures dans le mode DLP Accéléré révèlent un input lag de seulement 18 ms sur une source UHD à 60 Hz. Ce résultat est excellent et place ce projecteur parmi les modèles les plus réactifs du marché, adapté aussi bien aux jeux vidéo qu’aux contenus dynamiques. Les joueurs exigeants apprécieront cette performance, qui garantit une expérience fluide et réactive.
L’overscan est un phénomène où une partie de l’image est rognée sur les bords de l’écran, souvent pour s’adapter à des formats d’affichage spécifiques. Il est essentiel que cette fonction soit désactivée, car elle altère la composition originale du contenu, notamment dans les films ou les jeux vidéo. Avec le BenQ W2720i, il n’y a aucun cropping : l’image est restituée dans son intégralité, sans perte de détails sur les bords.
Cependant, comme c’est souvent le cas avec les projecteurs équipés d’une puce DMD 0,47, on observe une bande plus claire qui entoure l’image utile. Cette bordure grise, d’une largeur d’environ 2 cm, est typique de cette technologie et ne nuit pas à la qualité globale de l’image. Elle reste discrète en conditions normales de visionnage, mais il est bon de la mentionner.
Colorimétrie :
La source lumineuse à 4 LED du BenQ W2720i, bien que performante, ne peut rivaliser avec les technologies triple laser en termes d’étendue du gamut. Ici, on se situe plus proche du DCI-P3 que du Rec.2020, avec une couverture mesurée à 64 % du BT.2020 et 88 % du DCI-P3. Ces résultats, bien qu’en deçà des projecteurs haut de gamme, restent nettement supérieurs au classique BT.709, offrant une palette de couleurs plus riche et adaptée aux contenus modernes.
Depuis plusieurs années, BenQ s’engage à fournir des appareils dont la colorimétrie est soigneusement réglée dès la sortie de boîte, et le W2720i ne fait pas exception. En SDR, les modes Cinéaste (Filmmaker) et Cinéma proposent des températures de couleurs proches de l’idéal de 6500K, avec des niveaux d’erreur inférieurs à 3, voire moins.
J’ai procédé à un calibrage aux normes PVA (Professional Video Alliance) de cet appareil, visant des niveaux d’erreur inférieurs à 2 pour l’échelle de gris, les saturations et le Color Checker. Mission accomplie : le W2720i a passé ce test exigeant avec brio. Pour ces mesures, j’ai utilisé mon écran lambertien certifié ISF (toile blanche), un colorimètre Klein K10A orienté vers l’écran, et un profil de correction établi avec mon spectrophotomètre de référence Jeti 1501 Hi Res. Ce dernier venait tout juste de revenir de sa certification annuelle chez Jeti en Allemagne, garantissant des mesures d’une précision absolue.
Gestion HDR :
Le BenQ W2720i prend en charge les contenus HDR grâce à sa détection automatique des métadonnées HDR10 statiques, offrant une base solide pour profiter des avantages de ce type de programmes. Cependant, l’étude de sa courbe EOTF (Electro-Optical Transfer Function) révèle qu’elle ne correspond pas parfaitement à la référence. Pour obtenir un rendu optimal, il est nécessaire d’intervenir légèrement sur les réglages de contraste et de luminosité, afin d’ajuster la courbe.
De plus je recommande, un calibrage dédié pour corriger des écarts plus prononcés sur le Color Checker en HDR par rapport au SDR. Ces ajustements permettent de maximiser la fidélité des couleurs et des nuances, essentielle pour tirer pleinement parti des contenus HDR. Bien que le W2720i ne soit pas compatible avec le Dolby Vision, il intègre la prise en charge des métadonnées dynamiques HDR10+. Cette technologie permet un ajustement en temps réel du contraste et de la luminosité, scène par scène, pour une expérience HDR simplifiée pour l'utilisateur.
Contraste et luminosité :
En matière de luminosité, le BenQ W2720i ne parvient pas tout à fait à atteindre les 2 500 lumens annoncés par le fabricant. En mode lumineux, j’ai mesuré un maximum de 2 266 lumens, mais avec des niveaux d’erreur colorimétriques qui rendent cette configuration peu adaptée à une utilisation home cinéma, où la précision des couleurs est primordiale. En mode LED normal, avec des couleurs justes, la luminosité se stabilise à 1406 lumens, et descend à 1083 lumens en mode économique. Ces valeurs permettent au W2720i d’éclairer des écrans allant jusqu’à 3,8 mètres en SDR et 3 mètres en HDR, tout en conservant des niveaux de luminance adaptés à une expérience visuelle confortable.
Côté contraste, les résultats sont moins convaincants. Loin des 2 000 000:1 mis en avant par la communication de BenQ, le contraste natif du W2720i tourne autour de 600:1, avec un niveau de noir mesuré à 0,36 cd/m² en mode LED normal et 0,28 cd/m² en mode économique. Ces chiffres révèlent une faiblesse inhérente au modèle, notamment dans les scènes sombres où les noirs manquent de profondeur. Les deux modes de contraste dynamique permettent d’améliorer légèrement la situation, faisant grimper le contraste mesuré aux alentours de 2 000:1. Cependant, cette amélioration s’effectue au détriment de la luminosité globale, un compromis qui consiste à « déshabiller Pierre pour habiller Paul ». Concrètement, dans une scène comme un ciel étoilé, un projecteur avec un bon contraste natif parviendra à restituer à la fois la profondeur des noirs et l’éclat des étoiles. En revanche, un modèle comme le W2720i, qui repose sur un système de gestion dynamique de la luminosité, sacrifiera les éléments lumineux pour approfondir les noirs, ce qui nuit à la richesse de l’image.
Pour atténuer cette faiblesse, j’ai combiné le W2720i avec un écran Celexon Home Cinéma Plus à gain de 0,5, une solution qui améliore sensiblement la perception du contraste et de la luminosité. Les images jointes illustrent l’effet obtenu, montrant comment cet ajout compense partiellement les limites du projecteur.
Cette faiblesse en termes de contraste s’explique en grande partie par l’utilisation d’une puce DMD 0,47". Techniquement, cette puce, bien que capable de gérer une résolution 4K grâce à la technologie XPR (pixel shifting), a une surface réfléchissante plus petite que celle des puces DMD de plus grande taille (comme les 0,66" ou 0,9"). Cette réduction de surface limite la quantité de lumière réfléchie et, par conséquent, impacte la profondeur des noirs et le contraste natif. De plus, la source lumineuse à 4 LED, bien qu’efficace en termes de consommation et de longévité, ne parvient pas à compenser entièrement cette limitation structurelle. En résumé, si le W2720i offre une luminosité suffisante pour la plupart des usages, son contraste natif reste un point faible, surtout pour les puristes du home cinéma en quête de noirs profonds.
J’ai testé le BenQ W2720i avec deux films bien distincts : en SDR, j’ai visionné des passages de Dirty Angels de Martin Campbell, avec Eva Green, et en HDR, j’ai plongé dans l’univers sombre d’Alien: Romulus. En SDR, le projecteur m’a littéralement bluffé par sa justesse colorimétrique, sa précision et sa fluidité. Les scènes de jour, comme celle de l’enlèvement des jeunes filles au Pakistan, sont d’une beauté saisissante. Les tons chair sont rendus avec une fidélité exceptionnelle, et le rendu global de l’image dégage un naturel et une finesse qui m’ont immédiatement convaincu. La fluidité des mouvements, notamment dans les plans larges et les scènes d’action, ajoute à l’immersion, faisant de cette séquence un véritable régal visuel.
Cependant, les choses se gâtent dans les scènes sombres et exigeantes en contraste. La bataille finale dans la grotte de Dirty Angels révèle les limites du W2720i, avec un contraste qui peine à restituer les nuances profondes et les détails dans les ombres. Ce défaut est encore plus flagrant dans l’introduction d’Alien: Romulus, où le vaisseau spatial de la Weyland Company explore les débris du Nostromo à la recherche de l’Alien. Les scènes sombres et chargées d’ambiance, typiques de la franchise, mettent en évidence la faiblesse du contraste du projecteur. Les noirs manquent de profondeur, et les détails dans les zones sombres se perdent, ce qui nuit à l’immersion.
Pour ces contenus HDR exigeants, il faudra vite envisager de changer d’écran… ou de projecteur ! Cela dit ce projecteur reste une excellente option, grâce à sa précision colorimétrique et son rendu naturel.
Au fil des années et des générations de projecteurs home cinéma que j’ai eu l’occasion de tester, j’ai pu constater l’évolution qualitative des appareils de la marque BenQ. La précision des couleurs en sortie de boîte est désormais une constante, et en tant que calibreur professionnel, j’apprécie particulièrement la richesse des options disponibles dans les menus de leurs diffuseurs frontaux. Ces outils permettent d’affiner les réglages avec une précision qui répond aux attentes des puristes de l’image.
Plus récemment, BenQ a également fait des efforts notables pour réduire le bruit de fonctionnement, et le W2720i en est un parfait exemple. Cette discrétion acoustique, combinée à un superbe piqué et une fluidité remarquable, vient enrichir la liste des points forts de ce projecteur. Que ce soit pour des films en SDR ou des contenus dynamiques, le W2720i offre une expérience visuelle immersive et détaillée.
Cependant, il reste un point crucial à améliorer, et il est fondamental : le contraste natif. En effet, le contraste est l’une des premières caractéristiques de l’image qui frappe l’œil humain, juste après la restitution des tons chair. Si les projecteurs laser et triple laser parviennent à extraire des niveaux de noirs incroyables de cette fameuse puce DMD 0,47, le W2720i, lui, montre encore des limites dans ce domaine. Gageons que BenQ saura relever ce défi dans ses futures générations, car une amélioration du contraste serait une avancée majeure.
Enfin, il est important de souligner que la solution technique développée par BenQ offre un avantage non négligeable : une image propre, c’est-à-dire sans risque de speckle (ce phénomène de granulation gênant souvent présent sur les projecteurs laser). Cette caractéristique, associée à une colorimétrie précise et une fluidité impeccable, fait du W2720i un projecteur convaincant, malgré ses limites en matière de contraste.
17 Commentaire(s)
Merci Greg pour ce nouveau test. Malheureusement LED + 0,47 = contraste insuffisant. Même si ce modèle est convaincant sur plein d’autres domaines, BenQ n’a pas trouvé la formule pour dépasser cette limite qui semble inhérente à ce couple technologique… il serait temps d’essayer autre chose !
Le même avec une puce DMD 0.65 » et ça pourrait le faire…
Et un filtre à poussière aussi, mais je rêve…. 🙂
Oui, merci pour ce test Greg
Ou peut-être une version maîtrisée du triple laser dans les cartons chez BenQ ?
Merci pour ce test super complet 🙂 tjs pas de Dolby Vision chez BenQ, et on repasse sur la classique 0.47 alors que le BenQ 4000i etait sur la DMD 0.65. Point positif il a l’air silencieux, au moins ils ont améliorer ce point. Tampis, j’adore cette marque mais je pense me prendre le Leica Ciné Play d’ici quelques mois.
Une question me taraude en voyant ces tests : on a vraiment eu un progrès par rapport au W1090 ? Il va avoir 10 ans, il était sorti à 700€ et lui au moins il avait pas 600:1 de contraste…
Bonjour Greg, infiniment merci pour votre travail et le partage..
Ma question, dans un salon semi dédié,mur et plafond noir…
Sur une base de 2,40 cm , comparer à mon excellent benq th690st,le gap est il important ?
Il vaut mieux garder le TH690ST et son contraste 3 fois supérieur à celui du W2720i.
Que j’ai acheté grâce à votre test !!!
Merci beaucoup.
Merci pour la revue. Le W2720i dispose-t-il de l’option d’étalonnage automatique des couleurs dans le menu? Le X500i ou le W2720i sont-ils meilleurs pour regarder des films?
Oui par le biais de l’option d’intelligence artificielle mais cela reste approximatif et les modes usine « cinéma et cinéaste » sont mieux réglés dès la sortie de boîte.
Précision, fluidité, couleurs et lumière OK, contraste moyen mais pas de speckle, pas de Dolby Vision : c’est toujours aussi compliqué en milieu de gamme..
PS : Si l’intérieur du châssis est comme les générations précédentes, on peut remplacer la rallonge HDMI et mettre d’autres sticks Google TV.
Je conseille quand même d’ajouter un filtre à poussière, pour éviter les déboires des générations précédentes (cf YouTube)…
Merci beaucoup d’avoir répondu, avec les années les couleurs vont s’estomper et le calibrage automatique est censé mieux fonctionner dans ce cas.
@Ptit_Philou si j’ai bien compris, il est impossible d’avoir du Dolby Vision avec aucun projecteur DLP
Les puces DMD actuellement sont limitées à 10bits, il en faut 12 pour du DV.
Non ce n’est pas ça du tout, les projecteurs compatibles Dolby Vision (que des DLP) appliquent le DV tunneling.
Le Dolby Vision Tunneling (ou Dolby Vision Tunneling Mode) est une méthode d’encapsulation du signal vidéo Dolby Vision dans un flux HDMI ou d’autres interfaces de transmission vidéo. Il permet de transmettre les métadonnées dynamiques Dolby Vision directement du lecteur (par exemple, une console de jeu, un lecteur Blu-ray ou une box TV) vers un écran compatible (téléviseur, vidéoprojecteur, etc.) sans perte de qualité.
Merci pour ce test, Greg.
It would be nice to also have the English version for our international readers.
Thanks for this test, Greg. 🙂
@dm27 : easy with Google 😉
https://www-mondoprojos-fr.translate.goog/2025/02/02/test-benq-w2720i/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=en&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp